Etes-vous un(e) Hypersensible ?

Beaucoup disent que « c’est à la mode d’être hypersensible, zèbre, ultrasensible, supersensible, à ce rythme-là tout le monde est hyper ».

Selon wikipédia et Assenheim (2020) : L’hypersensibilité se définit principalement en psychologie comme « une sensibilité plus haute que la moyenne, c’est-à-dire une réactivité extrême aux stimuli, qu’ils soient internes (pensée, croyance, émotion) et/ou externes ».

Pour certains auteurs, il faudrait parler de « Haute sensibilité » (traduction littérale de la version anglaise) et non d’hypersensibilité.

« On peut définir l’hypersensibilité comme une sensibilité nettement plus élevée que la moyenne. Elle implique une plus grande sensibilité aux stimulations de l’environnement, comme une réactivité émotionnelle plus intense. » Ma bible de l’hypersensibilité (Leduc, 2021)

Caractéristiques des HSP (Highly Sensitive Person)

• Traitement en profondeur : Les HSP réfléchissent de manière approfondie à l’information qu’elles reçoivent, ce qui peut conduire à une compréhension plus nuancée des situations et des personnes.
• Sensibilité émotionnelle : Elles ressentent les émotions plus intensément, que ce soit les leurs ou celles des autres, et ont souvent une grande empathie. Les HSP ont une symphonie sur toutes les gammes des émotions. Cela peut se traduire par une plus forte réactivité :
  • surréaction qui peux faire dire à leur interlocuteur : « Tu es trop sensible, tu en fais trop, tu exagère ! »
  • saturation et fatigabilité. Les récepteurs sont pleins. Il faut retrouver un calme intérieur en s’isolant ou en se reposant.
• Sensibilité aux subtilités : Les HSP sont souvent capables de remarquer des détails fins ou des changements dans leur environnement que d’autres pourraient ne pas percevoir. Elles ont souvent une grande empathie, une finesse relationnelle qui se traduit par une capacité à repérer les émotions dissimulées d’autrui, les signes émotionnels subtils. Les HSP sont sensibles à l’ambiance et à l’hostilité ou l’agressivité (même si elle n’est pas exprimée).
• Surstimulation : Elles peuvent se sentir facilement submergées par des stimuli sensoriels intenses ou des situations émotionnellement chargées, nécessitant parfois des périodes de retrait pour récupérer. Une attention portée aux variations de l’environnement dans le domaine sensoriel. Le seuil de tolérance est parfois plus bas que ceux qui vont considérer cela comme normal des lumières intenses, des bruits ou sons élevés, des odeurs fortes par ex. La sensibilité doit être quotidienne et récurrente depuis des années. Si la sensibilité est passagère il peut s’agir de troubles passagers (déprimé par ex.).

Il peut malgré tout y avoir des différences entre les individus, notamment dans la gestion de la sensibilité. Ils peuvent se traduire par :

• L’évitement les situations trop intenses, les conflits, …
• L’affrontement et l’explosion
• Le contrôle. Ils ont fini par se dire que ce n’était pas très désirable de montrer sa sensibilité.
• La recherche de sensations
• L’utilisation de la sensibilité. Ils vont utiliser l’empathie et la capacité à percevoir les choses dans leur domaines professionnel.

Les HSP peuvent avoir besoin de stratégies pour gérer leur surstimulation et canaliser leur sensibilité de manière positive. Cela peut inclure des pratiques de pleine conscience, la création d’environnements de vie et de travail soutenants, et des techniques de gestion du stress.

Ils peuvent préférer des activités calmes ou des environnements moins stimulants pour se sentir à l’aise.

« Créatif, intuitif, authentique, à l’écoute de leurs équipes, manageant avec empathie, sont quelques-unes des qualités des managers hypersensibles. » dit Thierry LABORDE dans son article sur LinkedIn.

Prévalence

La recherche dans ce domaine est assez récente, dans les années 90. Elle est donc amenée à évoluer au fur et à mesure du temps.

Selon les recherches d’Elaine N. Aron, environ 15 à 20 % de la population serait HSP. Ce trait est également observé chez de nombreuses espèces animales et est considéré comme une stratégie d’adaptation évolutive.

« L’éthologie a pu étudier des variations en matière de sensibilité aux stimulations de l’environnement chez certains animaux. Certains « individus » présenteraient une plus grands sensibilité à ce qui les entoure (registre des variations individuelles) et une adaptation au changement. » Nathalie Clobert, psychologue clinicienne et hypnothérapeute.

« Ce n’est pas une pathologie mais une différence en matière de personnalité. » Nathalie Clobert

Attention cependant à l’effet « Barnum » : biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à elle-même. Les traits de personnalité doivent être stables dans le temps. Dans tous les cas, si vous ressentez un mal-être il est indispensable de consulter un professionnel (psychologue, psychiatre).

Relations sociales et professionnelles

Dans les relations, les HSP sont souvent très attentifs aux besoins des autres et peuvent établir des liens profonds et significatifs. Cependant, ils peuvent aussi se sentir facilement submergés par les conflits ou les dynamiques interpersonnelles intenses et peuvent avoir besoin de plus de temps seul pour se ressourcer.

Les HSP peuvent exceller dans des rôles qui nécessitent de l’attention aux détails, de la créativité, et de l’empathie, comme les arts, la thérapie, ou l’éducation. Ils peuvent cependant trouver des environnements de travail très compétitifs ou stressants moins adaptés à leur nature.

Avantages et inconvénients

Les HSP ont souvent une appréciation plus riche des expériences esthétiques et artistiques, une plus grande conscience de leur environnement, et une capacité à détecter et à répondre aux besoins non exprimés des autres.

Les défis pour les HSP incluent la gestion de la surstimulation, la compréhension et l’acceptation de leur propre sensibilité dans une société qui valorise souvent la résilience et la rapidité, et la recherche d’équilibre entre l’engagement social et le besoin de solitude.

Les HSP peuvent avoir des standards élevés pour eux-mêmes en raison de leur attention aux détails et de leur profondeur de traitement. Pour un HSP : un mot est un mot, et il a pour lui un sens et une signification importante. Cette tendance à la perfection peut être motivée par une peur de faire des erreurs ou de décevoir les autres, ainsi que par une forte conscience de leurs propres capacités et de la manière dont les choses « devraient » être faites. Cela peut conduire à une grande réussite, mais aussi à de l’auto-critique et à de la frustration lorsque les standards ne sont pas atteints.

Il font preuve de sincérité et peuvent avoir une exigence de sincérité en retour (alors qu’ils n’ont pas de légitimité à le faire).

La sincérité est souvent très valorisée par les HSP, car ils sont profondément honnêtes sur leurs propres sentiments et peuvent être particulièrement blessés par la tromperie ou l’incohérence chez les autres. Ils peuvent attendre des autres qu’ils fassent preuve du même niveau de transparence et d’authenticité, ce qui peut parfois conduire à des déceptions lorsque les autres ne répondent pas à ces attentes.

Il est important pour les HSP de reconnaître que tout le monde n’a pas le même niveau de sensibilité ou les mêmes attentes en matière de perfection et de sincérité. Apprendre à accepter les imperfections, tant chez eux-mêmes que chez les autres, peut être un aspect important de leur développement personnel et de leur bien-être émotionnel.

Bien que les HSP puissent avoir des attentes élevées, leur capacité à l’empathie signifie également qu’ils peuvent comprendre et pardonner les erreurs et les imperfections. Ils peuvent apprendre à équilibrer leur désir de sincérité et de perfection avec une acceptation de la nature imparfaite de l’humanité.

En résumé, bien que l’exigence de perfection et de sincérité puisse être des traits communs chez les HSP, il est bénéfique pour eux de développer une tolérance pour l’imperfection et une compréhension des différentes façons dont les gens expriment leur authenticité. Cela peut aider les HSP à créer des relations plus harmonieuses et à maintenir leur propre équilibre émotionnel.

Détection des stimuli

Les personnes hypersensibles, souvent désignées par le terme « personnes ayant une sensibilité sensorielle élevée » (Highly Sensitive Person, HSP). Elles ont une sensibilité accrue aux stimuli sensoriels et émotionnels :

1. Sensibilité sensorielle accrue : Les HSP ont souvent des sens plus aiguisés et peuvent être plus facilement affectées par des stimuli sensoriels tels que les lumières vives, les sons forts, les textures ou les saveurs intenses.
2. Traitement émotionnel profond : Les HSP réfléchissent et traitent les informations de manière plus profonde, ce qui peut les rendre plus conscientes des nuances subtiles dans l’environnement ou dans les interactions sociales.
3. Empathie élevée : Les HSP sont souvent très empathiques et peuvent percevoir les émotions des autres, parfois même avant que ces émotions ne soient explicitement exprimées. Elles peuvent détecter des micro-signes tels que de légers changements dans le ton de la voix, l’expression faciale, ou la posture.
4. Réactivité émotionnelle : Les HSP peuvent avoir des réponses émotionnelles plus intenses aux stimuli. Elles peuvent ressentir de la joie, de la tristesse ou de la compassion plus profondément que les autres.
5. Intuition : Les HSP peuvent avoir une intuition aiguë, leur permettant de « lire » des situations ou des personnes avec peu d’informations explicites. Cela peut être dû à une capacité inconsciente de détecter et d’interpréter des signaux subtils.
6. Surcharge sensorielle : En raison de leur sensibilité, les HSP peuvent être facilement submergées par des environnements bruyants ou chaotiques, ce qui peut conduire à de l’évitement ou à la recherche de lieux calmes pour se ressourcer.

Pour gérer leur sensibilité accrue, les HSP peuvent avoir besoin de développer des stratégies d’adaptation, telles que :

• Limitation de l’exposition : Éviter les situations où les stimuli sont trop intenses ou où il y a trop de stimuli simultanés.
• Temps de récupération : S’assurer d’avoir suffisamment de temps seul pour se désengager des stimuli et récupérer.
• Environnements contrôlés : Créer des environnements personnels ou de travail qui minimisent les stimuli perturbateurs.
• Pratiques de pleine conscience : Utiliser la méditation, la respiration profonde ou d’autres pratiques de pleine conscience pour gérer les réponses émotionnelles et sensorielles.
• Thérapie et soutien : Chercher le soutien de professionnels ou de groupes de soutien pour apprendre à gérer la sensibilité et voir celle-ci comme une force plutôt qu’une faiblesse.

Il est important pour les HSP de reconnaître leur sensibilité comme une partie intégrante de leur être et de trouver des moyens de travailler avec elle pour enrichir leur expérience de vie.

Détection des micro-signes

Les personnes hypersensibles sont souvent très intuitives et perçoivent des détails que d’autres pourraient ne pas remarquer. Voici comment elles peuvent détecter les micro-signes :

1. Attention aux détails : Les hypersensibles remarquent souvent les petits changements dans l’environnement ou chez les autres personnes, comme des changements subtils dans le langage corporel ou les expressions faciales.
2. Empathie élevée : Leur capacité à ressentir les émotions des autres peut les rendre particulièrement attentifs aux micro-signes qui indiquent comment quelqu’un se sent vraiment, même si cette personne essaie de cacher ses émotions.
3. Perception affinée : Les sens plus aiguisés des hypersensibles leur permettent de capter des nuances dans le ton de la voix, des hésitations dans le discours, ou des inflexions subtiles qui peuvent révéler plus que les mots eux-mêmes.
4. Traitement profond de l’information : Les hypersensibles réfléchissent profondément à ce qu’ils observent et ressentent, ce qui peut les aider à interpréter les micro-signes de manière plus significative.
5. Réceptivité aux stimuli environnementaux : Ils peuvent être plus affectés par les stimuli environnementaux et donc plus susceptibles de remarquer des choses qui échappent à d’autres.
6. Intuition : Les hypersensibles ont souvent une intuition forte qui les aide à « lire entre les lignes » et à détecter des indices non verbaux ou des signaux subtils.

Pour les hypersensibles, détecter les micro-signes peut être à la fois un don et un défi. Cela peut leur permettre de comprendre et de se connecter aux autres de manière profonde, mais cela peut aussi être épuisant et les rendre vulnérables à l’hyperstimulation ou au stress émotionnel. Il est donc important pour eux de développer des stratégies pour gérer leur environnement et leurs interactions de manière à protéger leur bien-être tout en utilisant leur sensibilité de manière constructive.

Comment contenir la menace sensorielle et émotionnelle ?

1. Connaître et respecter ses besoins : Il est crucial pour une personne hautement sensible de se connaître elle-même et de comprendre ses besoins spécifiques. Cela signifie reconnaître que certaines situations, comme des expériences sensoriellement intenses, peuvent mener à un inconfort ou à une saturation émotionnelle. Il est important d’apprendre à ne pas se forcer à faire des choses simplement pour s’aligner sur les attentes d’autrui, et de reconnaître que certaines activités ou environnements ne conviennent pas et doivent être évités pour maintenir un bien-être émotionnel et sensoriel.
2. Traitement de la haute sensibilité : Bien que la haute sensibilité ne soit pas un trouble en soi, elle peut nécessiter un accompagnement si elle cause de la douleur ou interfère avec la vie quotidienne. Cela peut inclure des problèmes d’image de soi, de l’expérience de traumatismes liés à la sensibilité, ou des difficultés dans les interactions sociales. Les personnes hautement sensibles sont souvent de bons candidats pour la psychothérapie, car elles sont généralement plus réceptives aux interventions thérapeutiques et peuvent bénéficier d’une meilleure compréhension de leurs réactions émotionnelles et de la façon de les gérer.
3. Gérer l’hyperstimulation et la fatigue émotionnelle : Il est essentiel de reconnaître et de maintenir son niveau optimal de stimulation, en évitant à la fois le sous-stimulation et l’hyperstimulation. Cela peut aider à prévenir la fatigue émotionnelle et l’épuisement. La prise de conscience des effets de la contagion émotionnelle est également importante, car les émotions ressenties par les personnes sensibles ne sont pas toujours les leurs, mais peuvent être absorbées de leur entourage.
4. Affirmation de soi et respect des limites personnelles : La reconnaissance et l’affirmation des besoins personnels sont cruciales. Il est important de poser des limites et de les communiquer aux autres. Cela implique d’accepter que ses besoins peuvent être différents de ceux des autres et que cela ne signifie pas qu’ils sont moins valables.
5. Utiliser la sensibilité comme un atout, pas comme une excuse : La haute sensibilité ne doit pas être utilisée comme une excuse pour éviter les responsabilités ou les engagements. Au contraire, elle doit être reconnue et respectée dans les relations interpersonnelles.

Pourquoi parler de l’hypersensibilité ?

Il est possible que certains perçoivent mon intérêt pour l’hypersensibilité comme une tentative de capitaliser sur un sujet actuellement en vogue. Il est vrai que le domaine est encombré de coachs et autres personnalités médiatiques qui semblent exploiter cette tendance pour des gains commerciaux, à travers des livres, émissions, podcasts, et plus encore. Le phénomène des ‘influenceurs’ ne fait qu’exacerber ce problème, souvent en pointant du doigt ceux qui sont différents, offrant ainsi un exutoire facile aux prétendus experts et bien-pensants du monde numérique.

Cependant, mon objectif en écrivant cet article est tout autre. Comme beaucoup, je cherche à briser l’isolement et à dépasser les stéréotypes, les railleries et autres formes de jugement auxquels les personnes hypersensibles, et en particulier les hommes, sont souvent confrontés. Mon expérience de l’hypersensibilité ne peut être dissociée de ma vie professionnelle, car elle en est intrinsèquement liée. Contrairement à ceux qui peuvent utiliser des techniques peu scrupuleuses pour vendre des produits ou services inutiles, ma sensibilité m’oriente vers une approche différente dans mon métier. Elle me guide vers plus de bienveillance, d’écoute active et de conseils personnalisés plutôt que d’injonctions. Et c’est dans les remerciements de les apprenants que je croise et que j’accompagne que je trouve ma plus grande récompense.

Précautions à prendre

Pour certains psychologues, le concept d’Elaine N. Aron serait une « théorie fumeuse » :https://www.youtube.com/embed/7r7KZyjGhoE?version=3&rel=1&showsearch=0&showinfo=1&iv_load_policy=1&fs=1&hl=fr&autohide=2&wmode=transparent

Pour d’autres ce serait tout simplement des techniques de manipulation, telle la lecture à froid : https://www.penser-et-agir.fr/lecture-a-froid/. Ce serait drôle si ce n’était pas pathétique.

Dans un monde « hyposensible » où le jugement des autres est la norme, il n’est pas étonnant de voir fleurir ce type de « gentillesse ». Il est, cependant, conseillé d’être prudent pour ne pas tomber sur des vendeurs de livres, des influenceurs (ou autres manipulateurs), des escrocs, des dérives sectaires ou parfois des pervers narcissiques.

Il est à noter cependant que cet article ne s’appuie ni sur le questionnaire de Elaine Aron (puisque le test n’a pas été réalisé par l’auteur), ni sur les 3 facteurs liés évoqués dans son étude et pas non plus sur l’étude du tempérament.

Attention cependant aux tests fumeux qui peuvent fleurir sur Internet.

Crédibilité de la théorie d’Elaine Aron

La crédibilité de la théorie d’Aron repose sur plusieurs éléments :

1. Définition de l’HSP : L’hypersensibilité est décrite comme un trait de personnalité ou de tempérament qui implique une sensibilité accrue du système nerveux central et un traitement plus profond des informations sociales, émotionnelles et physiques.
2. Prévalence : Selon la théorie d’Aron, environ 20 % des personnes seraient hypersensibles.
3. Identification de l’HSP : Un questionnaire créé par Elaine N. Aron peut aider à identifier si une personne est hypersensible. Ce questionnaire évalue trois aspects spécifiques : la sensibilité esthétique, la facilité à être stimulé, et un seuil faible de déclenchement du négatif.
4. Comportements associés : La théorie suggère que l’hypersensibilité peut expliquer divers comportements, tels qu’une grande empathie et un besoin d’être seul.
5. Recherche Scientifique : Aron et d’autres chercheurs ont mené des études utilisant des questionnaires, des évaluations comportementales et des mesures neurologiques pour identifier les différences chez les individus HSP. Il y a une base empirique croissante qui reconnaît l’HSP comme une variante normale de la sensibilité humaine.
6. Résonance Personnelle : De nombreuses personnes s’identifient aux caractéristiques de l’HSP et trouvent que le travail d’Aron leur donne une meilleure compréhension de leurs expériences personnelles.
7. Applications Pratiques : La reconnaissance de l’hypersensibilité comme trait a permis de mieux comprendre et de répondre aux besoins spécifiques des personnes HSP dans divers domaines comme l’éducation, la thérapie et le conseil en milieu de travail.

Critiques de la théorie

Malgré sa popularité, la théorie de l’hypersensibilité d’Aron a également fait l’objet de critiques :

1. Manque de Preuves Biologiques Concluantes : Certains scientifiques font valoir que les preuves biologiques à l’appui de l’hypersensibilité ne sont pas suffisamment robustes et que les mesures physiologiques peuvent ne pas être spécifiques au trait HSP. Certains critiques soutiennent que le concept d’hypersensibilité est trop vague et ouvert à l’interprétation personnelle, ce qui pourrait conduire à une pathologisation inutile de comportements normaux.
2. Difficultés de Diagnostic : Comme le tempérament HSP se chevauche avec d’autres conditions psychologiques, comme l’anxiété et le trouble affectif saisonnier, il peut être difficile de le diagnostiquer de manière fiable.
3. Confusion et merchandising : Il y a une préoccupation que l’HSP devienne une « étiquette » qui est commercialisée, avec des livres, des ateliers et des séminaires qui peuvent exagérer ou simplifier la complexité du trait de caractère.
4. Reproductibilité et généralisation : Les critiques soulignent également les défis liés à la reproduction des études et à la généralisation des résultats au-delà des échantillons initiaux utilisés dans la recherche.
5. Diversité Culturelle : Il y a aussi un débat sur la mesure dans laquelle le trait HSP peut être influencé par la culture et les normes sociales, et si la prévalence de 15-20% est cohérente à travers différentes populations, le questionnaire pourrait engendrer des erreurs d’interprétation.
6. Innée ou acquise : La théorie d’Aron traite l’hypersensibilité comme un trait inné, mais cela peut être contesté. La complexité de l’hypersensibilité et son interaction avec des facteurs environnementaux et éducatifs suggèrent que cela pourrait ne pas être uniquement déterminé à la naissance.
7. Universalité de la théorie : Bien que la théorie d’Aron soit largement reconnue, il existe des débats sur l’universalité de sa définition et de ses critères. L’hypersensibilité peut être perçue et vécue différemment selon les cultures et les individus.
8. Implications thérapeutiques : La théorie d’Aron a des implications pour le traitement et la prise en charge des personnes hypersensibles. Cependant, l’approche unique peut ne pas convenir à tous, et une perspective plus holistique qui prend en compte les facteurs individuels et contextuels pourrait être plus appropriée.
9. Simplification excessive : La théorie d’Aron, bien qu’utile, pourrait simplifier la complexité du tempérament et de la personnalité, en n’abordant pas suffisamment les interactions entre les différents facteurs biologiques, psychologiques et sociaux qui influencent l’hypersensibilité​.

Critique du questionnaire :

1. Orientation Négative : Le questionnaire d’Aron tend à se concentrer sur les aspects négatifs ou les défis associés à l’hypersensibilité, comme le fait d’être facilement submergé ou d’avoir des réactions émotionnelles intenses. Cette focalisation peut donner une impression faussée que l’hypersensibilité est principalement un fardeau ou un défi.
2. Manque de Balance : Il manque une représentation équilibrée des aspects positifs de l’hypersensibilité, tels que la créativité accrue, l’empathie profonde, et la capacité à apprécier finement les expériences esthétiques et sensorielles.
3. Risques de Stigmatisation : Un accent trop marqué sur les aspects négatifs peut contribuer à la stigmatisation des personnes hypersensibles, les faisant apparaître comme intrinsèquement vulnérables ou en difficulté, plutôt que comme disposant de traits uniques et précieux.
4. Auto-évaluation Subjective : Comme pour tout auto-questionnaire, il existe un risque de subjectivité dans les réponses. Les personnes peuvent se percevoir de manière plus négative (ou positive) que la réalité, influençant ainsi les résultats.
5. Complexité Réduite : La complexité de l’hypersensibilité ne peut être entièrement capturée par un questionnaire. L’hypersensibilité interagit avec une multitude de facteurs personnels, culturels et situationnels, rendant toute évaluation simplifiée potentiellement réductrice.
6. Utilisation Comme Diagnostic : Le questionnaire n’est pas un outil diagnostique et ne devrait pas être utilisé comme tel. Il sert plutôt de guide pour aider les individus à mieux comprendre leurs propres traits de personnalité.

En somme, bien que la théorie de l’hypersensibilité ait gagné en popularité et en acceptation, comme toute théorie en psychologie, elle est sujette à débat et à la nécessité d’une investigation continue pour affiner notre compréhension et notre approche de ce trait.

« Ne méprisez jamais la sensibilité d’une personne, c’est sa dignité, c’est son génie » Charles Beaudelaire

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